Une longue chaîne d'aimants Dieu : les béguines

Publié le par LE COEUR ET LA PLUME

Une longue chaîne… d’« aimants Dieu » (numéro 013)

Combien de maillons de la chaîne souhaitez-vous voir ? Où se trouve le premier maillon ?

Et vous ? Où êtes-vous ?

Béguines : (692 ( ?) ou 1170 ( ?) - 2008

Dans un temps où la femme ne pouvait se situer que dans deux rôles : femme au foyer, ou femme au couvent, les béguines soulevèrent nombre de questions et aussi l’opposition d’un monde exclusivement masculin : la hiérarchie catholique romaine.

Elles constituèrent le premier mouvement de femmes dans l’histoire chrétienne[1]. De tous milieux sociaux, elles se regroupent dans des béguinages (tout d’abord dans le nord de l’Europe) pour y vivre leur foi sans vœu d’appartenance à un ordre religieux.

Les béguines logent dans des maisons groupées les unes après les autres et qui forment un complexe d'habitat autonome, concentré comme dans un lotissement, avec des places, des rues, une église, un cimetière, un hôpital et un bâtiment important destiné aux besoins de la vie conventuelle. L'ensemble est entouré d'un fossé et d'une enceinte.

Elles subviennent à leur besoin (et rencontrent l’opposition des tisserands qui vient en elle des concurrentes), elles ont une vie spirituelle forte (et l’Eglise voit dans ces « laïques » une menace spirituelle et financière, car elles attirent de riches dames nobles). « Aux exclus, elles offrent la Table du Saint Esprit, ancêtre de nos restaurants du Coeur.... Dans l'infirmerie, elles soignent les corps avec les médicaments de leur pharmacie naturelle. La prochaine fois que vous franchirez le seuil d'un hôpital, souvenez-vous que ce sont elles, femmes dites "sur-numéraires", qui, en ces temps de croisades et de grandes douleurs, inventèrent ces lieux de repos des corps et des âmes et c'est de leur don sacré de soi aux autres que nos infirmières d'aujourd'hui perpétuent, sans le savoir, le souvenir. »

Il y eut certes des abus et une complainte du XVIII° siècle les dénonce avec émotion.[2]

Ma cruelle mère
Me tient renfermée au couvent.
Je me désespère
Dedans mes jeunes ans.
Privée des charmes,
De l'amant qui fit mon bonheur,
Je me fonds en larmes,
Je meurs en langueur.

Avec des béguines
Je ne puis vivre un seul instant.

[1] http://userwww.sfsu.edu/~epf/1995/beguine.html

[2] http://f.duchene.free.fr/berssous/75.htm

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