+une longue chaîne d'aimants Dieu : Lorenzo Valla

Publié le par lecoeuretlamain.over-blog.com

Une longue chaîne… d’« aimants  Dieu » (numéro 029)

 

Combien de maillons de la chaîne souhaitez-vous voir ? Où se trouve le premier maillon ?

Et vous ? Où êtes-vous ?

 

DES FIGURES QUI POSENT QUESTION : (3)

LORENZO VALLA (1407 - 1457)

 

« Et si, aux hommes honnêtes nous confions de l'argent sans reçu, à Christ, dont la tromperie ne s'est jamais révélée, nous allons demander un reçu? et si à des amis nous remettons [notre] vie, à Christ n'allons nous pas [la] remettre, lui qui pour notre salut, a souffert et la vie de la chair, et la mort par la croix? Nous ignorons la cause de cette chose: que [nous] importe? c'est par la foi que nous tenons, non par la vraisemblance de raisonnements. Connaître cela contribuerait-il davantage au renforcement de la foi? L'humilité, bien plus. »[1]

 

A vrai dire, Lorenzo Valla a attiré mon attention surtout pour sa réfutation de la « Donation de Constantin » : l’empereur Constantin 1er aurait donné au pape Sylvestre la primauté sur les Eglises d’Orient et le pouvoir impérial sur l’Eglise d’Occident après une guérison miraculeuse de la lèpre. (315/317). Valla, offre des arguments convaincants même si parfois, il fausse certaines choses[2]. En tous cas : « En effet, il y a quelques siècles, ils ne comprirent pas que la Donation de Constantin était une invention, un faux; ou ils la forgèrent eux-mêmes, et leurs successeurs, marchant sur les traces de leurs devanciers, défendirent comme vrai ce qu'ils savaient faux, au déshonneur de la majesté pontificale, au déshonneur de la mémoire des anciens pontifes, au déshonneur de la religion chrétienne: ils mêlèrent le tout de meurtres, de désastres et d'ignominies. Ils disent que la ville de Rome leur appartient, que le royaume de Sicile et de Naples leur appartient, que l'Italie entière, les Gaules, les Espagnes, les Germains, les Bretons leur appartiennent, que l'Occident enfin leur appartient: tout cela est, en effet, dans l'acte de la Donation. Tout cela t'appartient-il donc, souverain pontife? »

 

Lorenzo Valla était un « latiniste puriste, un rhéteur brillantissime, philologue, mais jamais philosophe »[3]. Ses recherches sur les erreurs de la Vulgate[4] ont conduit ses successeurs à se tourner vers le texte grec lui-même. Ses études sur le livre des Actes le conduisent à affirmer qu'il ne fut pas écrit par les Apôtres, ce qui lui vaudra les foudres de l’inquisition dont il est sauvé in extrémis par Alphonse V d’Aragon. Il est opposé au monachisme chrétien et continue de mettre en lumière la fausseté de documents déclarés authentiquement chrétiens.[5]

 

Son « Du libre arbitre » (tiens, ce titre me dit quelque chose !) tend à démontrer que la grâce et le libre arbitre forment un couple conflictuel impossible à solutionner. (Voir le texte intégral [6]).

 

Sans oublier que cet épicurien, si ce n’est libertin, rédigea aussi un « De voluptate » en trois volumes…

 


[2] Lorenzo Valla, La donation de Constantin, tr. et comm. (préface de Carlo Ginzburg ; Paris : Les Belles Lettres, 1993 ; in-8°, 149 pages [La Roue à livres]). 

[4] traduction de la Bible en latin pour la plus grande part par Jérôme de Stridon, reconnue au Concile de Trente par l’Eglise catholique romaine

[5]entre autres, la lettre du Christ à Abgarus

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