Quand l'Esprit s'en mêle

Publié le par lecoeuretlamain.over-blog.com

NOUVELLES SEPTEMBRE 2021

 

« Vieux levains, pains perdus ? »

Quand l’Esprit s’en mêle

 

Un regard d’enfant. Comme le tien ? Un regard qui voit les minuscules merveilles que la vie ou peut-être l’Esprit pose devant nos yeux. Un regard pour lequel le miracle n’est pas forcément l’inexplicable guérison ou une improbable apparition, vous savez, ces évènements qui suscitent l’admiration ou la génuflexion. Un regard qui fait naitre en toi un cri, fut-il silencieux, un cri de reconnaissance, un chant d’action de grâce.

Nul doute qu’avec l’histoire qui suit, extraite du petit (seulement par sa taille et le nombre de ses pages) livre « Le chant des bien-aimés » pages 123-125), c’est un regard souriant que l’Esprit a inspiré aux sœurs toujours très attachées à leur environnement naturel. Écoute :

« Notre petit jardin de la rue de Lorraine à Saint-Germain était fermé de maisons et de murs avec seulement une pelouse et du lierre ; un bûcher au fond et, à droite, la double porte vitrée de l’oratoire de plein pied.

On nous avait donné un lapin noir et blanc, et comme les lapins n’ont pas été faits pour être en cage, nous l’avions lâché dans le jardin clos. Il était farouche car c’était un mâle, rebelle aux caresses que nous aurions voulu lui donner, et il se cachait à la moindre de nos tentatives derrière le bois du bûcher.

Un jour que nous priions à l’office, à genoux sur le sol et la porte ouverte, il entra et vint tout droit s’aligner à nos côtés, parfaitement immobile et attentif. A la fin, il sortit avec nous, devant nous, tranquillement.

Cela devint régulier ; matin et soir, quand la cloche sonnait, il arrivait solitaire, un peu après nous, et se tenait à sa place uni à nous.

Un jour qu’il pleuvait, nous avions fermé la porte en entrant. L’office commença. On l’entendit alors qui grattait à la porte. On se releva pour lui ouvrir. Dressé sur ses pattes de derrière, il était là, insistant, tout debout, se haussant pour regarder par la vitre.  Il entra et se mit à sa place, avec solennité, dans la commune oraison ».

Je n’ai jamais osé demander aux sœurs comment il avait « fini. Certainement pas à la casserole. Enfin, qui sait…

Et toi, vois-tu dans ta vie, ces « lapins noirs et blancs » qui sont à tes cotés, merveilles du quotidien si humbles que le plus souvent nous passons à côtés sans les voir. Arrête-toi, regarde, sourit et rend grâce.

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