J'ai fait un rêve... j'ai rêvé d'Elle

Publié le par lecoeuretlamain.over-blog.com

2018 04 06

J’ai fait un rêve… j’ai rêvé d’Elle…

Elle compte et recompte… combien d’heures en moins sur sa fiche de paie en avril ? Il a bien fallu qu’elle prenne cette location à une heure de train de chez elle, qu’elle trouve une aide pour la petite qui a des horaires scolaires incompatibles avec ceux de son travail… avec le train, c’était bien ; un peu long, un peu loin, un peu fatigant, mais bon, il faut vivre…

Elle compte et recompte… et le père, lui aussi dans la galère, qui n’a toujours pas envoyé les chèques des derniers mois… les hommes, vous savez, quand on leur parle de responsabilités…

Elle compte et recompte… ses 25 heures de la semaine vont être amputées de combien déjà ? et pourtant, elle gagne trop pour aller aux « restos ». D’ailleurs, les bénévoles ne sont pas nombreux certains jours, bloqués, eux aussi sur des quais abondamment surchargés.

Elle compte et recompte… le loyer, le chauffage, l’eau, la lumière, et les repas… ça sera plus que juste…

Elle compte et recompte… elle ne comprend pas… ils ont leur salaire tous les mois… et quoiqu’ils fassent, rien, absolument rien ne tombera dans son escarcelle à elle. Ce n’est pas pour elle qu’ils se battent mais pour eux. Bien sûr, elle comprend qu’ils veulent garder ce qu’ils ont, sûrs de leur bon droit… mais à elle, combien lui prennent-ils ? Les vases communiquent : l’un se remplit, l’autre se vide…

Elle compte et recompte… l’entreprise est petite et déjà juste dans sa trésorerie. Pourvu qu’elle tienne tous ces mois avec moins de commandes, pourvu qu’elle ne ferme pas… Ce ne sont pas seulement ses finances qui plombent ses pensées, mais aussi l’idée que, peut-être, à la fin, il y aura le chômage. Chaque jour sans train, n’est pas seulement un jour sans trajet… mais un jour noir à la limite du désespoir… ils en ont de la chance, eux, qui sont défendus par un syndicat, pas saint du tout, qui défend bien plus ses intérêts propres que ceux de ses concitoyens. Elle a vu des reportages à la télé sur les finances de ces énormes machines de guerre. Mais c’est à elle, en quelque sorte, qu’ils font la guerre… Quand on a raison, on fonce et s'il y a des "victimes collatérales", c'est la norme, mon bon monsieur !

Elle compte et recompte… finalement, Elle comprend : c'est Elle qui ne compte pour rien…

J'ai fait un rêve... c'était un cauchemar...

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