Marc 16, 15 - 20 sapristi ! je crois bien que chacun(e) de nous est sur la liste !

Publié le par lecoeuretlamain.over-blog.com

POMEYROL Samedi 22 août 2015

MARC 16, 15 - 20

(Fil rouge : l’évangélisation)

Introduction : Voilà un texte controversé, c’est le moins que l’on puisse dire ! Nombreux sont les exégètes qui l’ont laissé nu de tout commentaire car ce serait une conclusion tardive, pas de la main de Marc et certains manuscrits l’ont omis. Mais les sœurs nous invitent à le visiter comme on entre dans un lieu où l’on peut trouver des richesses, vous savez, ces richesses qui, aux yeux des humains, sont folies : invitation à servir, promesse, espérance, vie pour toujours… Nous nous arrêterons, aujourd'hui, sur le verset 20 avec l’évangélisation pour fil rouge. Nous parlerons des disciples, puis de leur mission et enfin des suites de cet envoi pour nous.

  1. A qui parle Jésus : « ILS s’en allèrent proclamer ».Les « onze » sont les réceptionnaires de l’envoi en mission. Un petit groupe pas vraiment au point, c’est le moins que l’on puisse dire, pour proclamer le message et le proclamer parmi toutes les nations. Des hommes du petit peuple, comme on disait à l’époque, peu instruits, pas très courageux, la plupart du temps auditeurs et suiveurs admiratifs mais passifs d’un maitre dont ils ne comprennent pas toujours les paroles, quand ils les comprennent ! manquant de foi, obstinés, et si je me regarde dans le miroir de leur histoire, je me demande... là, là, on dirait bien mon reflet… dans les versets précédents notre lecture, Jésus leur remonte sérieusement les bretelles. Olivier nous a parlé de nos institutions religieuses et de leur rigidité organisée parfois jusqu’à l’immuable voire l’immobilisme. Et si nous regardions nos institutions à la lumière de ceux qui en sont les premières pierres ? Pour le coup, le passé pourrait bien nous éclairer sur ce que notre présent pourrait être ou redevenir… Un commencement désorganisé, assumé par des hommes qui auraient pu dire : « moi, mon truc, c’est d’attraper du poisson, ou moi, tout ce que sais faire c’est falsifier des écritures pour me remplir les poches… bref, comme Moïse qui disait avoir un défaut d’élocution, comme Jérémie qui se trouvait trop jeune… trop… pas assez… les excuses habituelles pour se dédouaner face une demande… le problème avec le Seigneur, c’est qu’il voit à l’intérieur ! Et nous le savons aujourd'hui, il savait ce qu’il faisait. C’est avec ceux-là que le Christ a construit son Eglise, celle dont Nicola nous a parlé hier.
  2. invitation à servir : Une Eglise pour laquelle l’évangélisation va s’avérer être une opportunité en extension exponentielle jusqu’à aujourd’hui ; elle étend et multiplie ses effets sur notre propre monde. Une invitation ouverte à tous et toutes et une fois entendue, accueillie et acceptée elle germera dans les cœurs de celles et ceux qui vont devenir croyants et se faire baptiser. « et ce jour-là, 3000 personnes furent baptisées » lisons-nous dans le livre des Actes. Et eux, à leur tour, proclamerons la bonne nouvelle. Nous voilà donc prévenu(e)s : cette parole confiée aux disciples va prendre son élan et les dépasser comme elle nous dépasse aussi. C’est que l’œuvre du Seigneur dont nous sommes les dépositaires, c’est un truc de fou, jamais actée comme on l’attend, là où on l’attend. L’Esprit saint fait, lui, un travail qui nous anime au point qu’il arrive même que l’on ne se reconnaisse plus tant il est inventif pour nous aider à porter la Parole. Et pas seulement nous mais aussi ceux vers qui nous allons. Et c’est justement ce qui fait la spécificité de l’évangélisation : nous participons à une œuvre où une présence transcendante élargit, approfondit, ajoute… « Le Seigneur travaillait avec eux »… quel beau rappel d’un fait indéniable : nous portons une parole qui n’est pas de nous et son devenir, une fois posé, ne nous appartient plus ; il peut nous échapper, que dis-je, il nous échappe et fait son chemin sans nous, car « Le Seigneur travaillait avec eux »… joie d’un compagnonnage unique, avec le Seigneur, et avec nos frères et sœurs et au bénéfice de ceux qui, à leur tour, entreront dans cette activité bénie.
  1. La méthode : Et la méthode pour évangéliser c’est quoi ? Nous pouvons rappeler les quelques points mentionnés dans la liste qui a servi de fil rouge à nos rencontres : l’œuvre secrète et le combat de la prière, l’hospitalité à ceux que Dieu envoie dans l’amour qui ne juge pas et ne retient pas, la cure d’âme, l’étude de la Parole et la prédication, l’engagement, les retraites et les camps. Mais la liste n’est pas exhaustive, le Seigneur travaille en nous et hors de nous pour nous donner ce qu’il nous a ordonné : un appel, un envoi, et la joie de sa présence mystérieuse et assurée. Et te voilà en route pour partager la bonne nouvelle. Il t’envoie, tu pars et après… après, Il fait avec toi… avec ce qu’il a… rien de plus ni de moins qu’il n’ait fait avec les onze. Ils sont partis prêcher la bonne nouvelle, sans méthodes, ni techniques oratoires ou théologiques, avec leurs incompétences, leurs doutes et leurs bagarres internes mais aussi leur foi vivante et la force de l’Esprit. « Et le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui les accompagnaient». Relire « le chant des biens-aimés »…

4 ) Conclusion : Concluons avec une histoire d’Antoine Nouis entendue maintes fois mais je ne m’en lasse pas.

« Jésus cherche des disciples. Un jour, Jésus décide de faire une sélection pour savoir qui sont les hommes les plus capables de le seconder efficacement dans son ministère. Pour faire son choix, il a sélectionné un certain nombre de candidats à qui il demande d’enseigner et de chasser les démons.

Dans le domaine de l’enseignement, les premiers candidats font un long commentaire d’un passage de l’Ecriture en expliquant le sens de chaque verset ; les seconds proposent un discours très bien structuré en trois parties ; quant aux derniers, ils font un appel vibrant à la conversion en disant que c’est aujourd'hui le temps de Dieu.

Jésus n’est pas convaincu par ces enseignements. Il trouve que les apprentis disciples manquent d’authenticité. Il leur demande alors de libérer un démoniaque.

Les premiers arrivent avec de l’huile sainte et aspergent le malade en récitant des prières de délivrance, les seconds proposent d’entrer dans une démarche intérieure pour comprendre l’origine de cette aliénation et les derniers invitent le malade à la repentance en menaçant les démons.

Encore une fois, Jésus trouve leur attitude artificielle.

Il est contrarié car il risque de se retrouver seul, sans apôtres. Il descend alors au bord du lac pour réfléchir. A côté de lui se trouvent des pécheurs qui remontent leurs filets. En voyant le cœur qu’ils mettent à faire leur travail, il est convaincu et les appelle. Puis il rentre au village, et en passant devant la table des péagers il voit un homme qui a une profonde tristesse au fond des yeux. Il comprend qu’il attend autre chose de sa vie et il l’appelle à le suivre.

Bientôt ce sont douze hommes qui marchent à sa suite[1] ». Et Michel, Joëlle, Dolorès, Nicola et… et… et… Sapristi ! je crois bien que chacune, chacune de nous est sur la liste ! Alors, mon frère, ma sœur, en marche ! Louange à toi, ô Christ !

[1] Antoine Nouis L’aujourd'hui de l’Evangile page 106

Publié dans Prédications

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